BioSphère Environnement

Pays
France
Présentation

Bien que la cigogne blanche (Ciconia ciconia) soit listée « Préoccupation Mineure » sur la Liste Rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) du fait d’une population globale relativement importante estimée à plus de 700 000 individus et actuellement en augmentation, elle reste impactée par la destruction de son habitat (disparition des zones humides, industrialisation, expansion de l’agriculture), le changement climatique (raréfaction de la nourriture liée aux sécheresses à répétition) ainsi que par l’utilisation excessive des pesticides. 

Lors de la migration, elle est aussi victime d’électrocutions provoquées par les collisions avec les lignes électriques aériennes.

Espèce(s) emblématique(s)
Espèces
Cigogne blanche

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La Charente-Maritime est aujourd’hui le premier département de France en nombre de couples reproducteurs de cigognes blanches et en nombre de jeunes à l’envol, devant le Haut-Rhin et le Bas-Rhin. Il abrite aujourd’hui environ 15% de la population française soit plus de 650 couples nicheurs dont environ 130 établis à demeure dans notre département. Un succès qui s’explique par un climat favorable et un habitat idéal constitué de milliers d’hectares de marais où les cigognes trouvent une nourriture abondante : petits rongeurs, insectes et surtout l’écrevisse de Louisiane. Ce crustacé invasif introduit par l’homme dans les années 70 est aujourd’hui une véritable calamité pour les zones humides et notamment les populations de poissons et batraciens, mais il constitue un réservoir exceptionnel de nourriture pour les cigognes dont elles sont particulièrement friandes.

Cigogne équipée d'une balise GPS © Raphaël Musseau/BioSphère Environnement

Les équipes de BioSphère Environnement et du Centre d’Etudes biologiques de Chizé (CEBC) ont lancé un programme de recherche destiné à mieux comprendre les stratégies de migration et d’hivernage des cigognes grâce à un suivi par balise GPS. Les données collectées permettent de documenter les différents habitats utilisés par les oiseaux lors de leurs déplacements mais aussi d’étudier la façon dont elles s’adaptent aux différents changements qu’ils soient climatiques ou paysagers avec l’assèchement des zones humides. Selon les responsables du programme, « l’état des populations de cigognes blanches est en effet étroitement lié à l’état de conservation des habitats qu’elle utilise ».

Domaines vitaux © BioSphère Environnement

Le projet de BioSphère Environnement et du Centre d’Etudes biologiques de Chizé, qui pilote par ailleurs depuis longtemps un important programme de recherche sur la biologie de la reproduction des cigognes, permet aussi de sensibiliser le grand public à la préservation de cet oiseau emblématique en lui faisant découvrir son mode de vie et l’environnement dans lequel elle évolue. Grâce à une application spécifique, il est en effet possible de suivre en temps réel les cigognes équipées de balises et de consulter leurs dernières positions connues. Les oiseaux sont suivis en période de reproduction, de migration et d'hivernage, avec une étude précise de leurs comportements pour la recherche de nourriture grâce aux capteurs de mouvements embarqués dans les balises (accéléromètres). A l’heure actuelle, 13 cigognes sont équipées de dispositifs GPS collectant des informations sur la position géographique, l’altitude, la vitesse ou encore la température. L’objectif est d’équiper davantage d’oiseaux afin d’accroître le nombre de données collectées et mieux comprendre comment la cigogne parvient à s’adapter aux changements de son environnement.